La pyramide de MASLOW, ou pyramide des besoins du chien

La pyramide des besoins, ou pyramide de Maslow, est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow.
Selon lui, les motivations d’une personne résultent de l’insatisfaction de certains de ses besoins. Ses travaux ont permis de classer les besoins humains par ordre d’importance en 5 niveaux. Ce classement correspond à l’ordre dans lequel ils apparaissent à l’individu.

Voici les niveaux proposés par A MASLOW pour les humains :

➡️ Niveau 1 : Besoins physiologiques (respiration, faim, soif, sexualité, sommeil, élimination)

➡️ Niveau 2 : besoins de sécurité (environnement stable et prévisible, sans anxiété ni crise)

➡️ Niveau 3 : besoins d’appartenance et d’amour (affection des autres)

➡️ Niveau 4 : besoins d’estime (confiance et respect de soi, reconnaissance et appréciation des autres)

➡️ Niveau 5 : besoin d’accomplissement de soi

Element important pour la bonne compréhension de cette pyramide: la satisfaction des besoins d’un niveau engendre les besoins du niveau suivant.

Ainsi, Maslow a mis en lumière l’importance de la satisfaction des besoins mais aussi que, l’insatisfaction répétée ou à long terme est pathologique.

A partir de ces travaux, Joël DEHASSE a proposé dans son ouvrage, « Mon chien est heureux », de créer une pyramide MASLOW version canine:

Voici la proposition du vétérinaire pour le chien :

🐾 Niveau 1 : besoins de survie et de sécurité (peur, froid, faim, douleur, sommeil)

🐾 Niveau 2 : besoins instinctifs et physiologiques (chasse, sexe, TOC)

🐾 Niveau 3 : besoins sociaux et ludiques

🐾 Niveau 4 : besoins psychologiques de développement personne

A quoi vous sert cette pyramide ?Rappelez vous le principe de « lecture » de la pyramide des besoins : pour passer à l’étage supérieur, il faut satisfaire les besoins du niveau inférieur. Donc un chien étant dans le niveau dit «d’urgence » (niveau 1), ne sera pas disponible pour proposer des comportements relevant des niveaux supérieurs ! Ce qui est valable pour chaque étage supérieur, par rapport à l’étage qui le précède.

Quelques exemples concrets (rencontrés bien trop fréquemment) :

➡️ Votre compagnon éprouve du stress ou de la peur (niveau 1 dit d’urgence): il sera inutile de lui demander de proposer des comportements relevant d’exercice d’obéissance ou des situations de jeux comme la marche au pied, la tenue d’une position statique, un travail de concentration, une balade en groupes… activités allant jusqu’au niveau 3 pour certaines, car votre compagnon est «bloqué» au niveau 1. Il faudra d’abord vous assurer de « combler » les besoins d’urgence.

➡️ Autre exemple plus personnel : ma chien loup de saarloos, en bonne représentante de sa race, a besoin de contrôler son environnement et de se sentir « secure » durant toute phase d’entraînement. Notre terrain d’agility est bordée par une route passante, où les voitures peuvent se garer, les personnes peuvent se mettre au grillage pour regarder les chiens du club… Ce qui l’inquiétait beaucoup au début de notre pratique : elle tournait, virait, fixait les gens, repartait se mettre à distance… Dans ces conditions, il aurait été très maladroit de ma part d’ignorer son inconfort, correspondant au niveau 1 de la pyramide, pour lui imposer de faire un parcours d’agility (niveau 3) ! Donc, durant les 1ères semaines d’entraînement, je devais d’abord lui apprendre que tous ces éléments n’étaient pas « une menace » pour elle. Et c’est comme ça pour toute nouvelle situation : verrouiller le niveau1, avant de lui demander des activités de niveau 2 voir 3…

Voilà donc l’intérêt de ce schéma ! Il est très important que vous ayez cette pyramide en tête lorsque vous travaillez avec votre chien. Si vous voulez lui permettre d’accéder au niveau supérieur, assurez vous que les niveaux inférieurs sont comblés. Cela augmentera vos chances de réussite lors de vos sessions d’apprentissage !

Cette pyramide peut aussi être utilisé en sens inverse ! Prenons un problème fréquemment rencontré en éducation canine : Médor, très beau berger blanc suisse de 5 ans a un esprit de prédation très développé ! Dès qu’il y parvient, il échappe à la surveillance de son maître lorsqu’il piste du gibier et disparaît dans la forêt… Pour revenir quelques minutes ou heures plus tard. Alors que Médor est un chien sociable, ayant fréquenté un club canin, avec de bonnes bases d’éducation. Mais la chasse est une activité instinctive chez nos compagnons ! Presque irrésistible pour certains.

La plupart du temps, la séquence de prédation n’ira pas jusqu’à la consommation de la proie, mais certains éprouvent un plaisir intense lors du pistage, d’autre lors de la poursuite…

➡️Comment solutionner ce comportement ? La chasse fait partie du niveau 2 sur la pyramide, c’est-à-dire niveau d’exigence chez le chien : votre compagnon peut se détourner de cette activité, mais extrêmement difficilement.Si on suit le principe de MASLOW, à savoir «pour passer à l’étage supérieur, il faut satisfaire les besoins du niveau inférieur » alors :

– Inutile de proposer à votre compagnon, pour combler ses envies de chasse, des jouets, puisque vous passez là au niveau 3 ! Sans avoir « combler » le niveau 2.

– Autre solution : il peut être judicieux de faire repasser votre chien au niveau 1, le niveau d’urgence ! Quelle meilleure motivation que la faim peut vous offrir un bras de levier et influencer les actions de votre chien ?

Attention, cela ne veut pas dire qu’il faut affamer votre chien pendant plusieurs jours MAIS, lorsqu’il s’agit de lutter contre des comportements gênants, d’autant plus ceux qui peuvent mettre votre chien en situation de danger, ce mode de raisonnement peut être intéressant. Je répète, à partir du moment où il est utilisé avec raison… D’autant plus si vous le doublez en utilisant une hiérarchisation de friandises (avec la fameuse friandise JACK POT, rare, ultra appétente et tellement renforçatrice, quand votre chien se détourne d’une activité quasi irrésistible pour lui, pour revenir vers vous !).

Cependant…Cette pyramide bien qu’intéressante, avec son modèle clair, intuitif, facilement schématisé … Ne doit pas devenir LE modèle absolu. Pourquoi ? Car avec son fonctionnement binaire, la hiérarchisation stricte des besoins d’un individu peut apparaître tout de même limitatrice si on applique ce principe de manière systématique. On peut tout à fait entendre que, d’un individu à l’autre, la hiérarchie des besoins peut être répartie de manière parfois différente. Elle dépendra aussi du caractère de l’individu, de sa sensibilité à un besoin particulier, indépendamment de la satisfaction ou non des besoins inférieurs… Mais il n’empêche que cette pyramide offre donc des pistes de réflexions intéressantes pour vous et votre binôme!

⭐Elle doit être inspirante mais en aucun cas, limitante !⭐
Soyez curieux, et ne vous limitez pas à une seule explication pour comprendre votre binôme à 4 pattes 😉. Prenez la méthode qui correspondra le mieux à votre partenaire de vie.

Alors, qu’est ce que vous en pensez ?
Bien évidemment, si vous voulez plus de précisions sur les recherches de Joel DEHASSE, à ce sujet, je vous conseille de vous procurer son ouvrage « Mon chien est heureux » !