Ostéopathie canine : un indispensable pour de la santé votre chien ?

Tout comme dans le monde des humains la pratique de l’ostéopathie s’est largement répandue dans le monde animal. Il n’est pas rare maintenant d’entendre notre vétérinaire nous conseiller une séance d’ostéopathie canine afin de soulager notre partenaire à 4 pattes.

Mais, avant d’aller plus loin, qu’est-ce que l’ostéopathie ?

Nous allons tout d’abord définir le sujet au travers d’un prisme purement scientifique.

À la suite d’une longue concertation entre les représentants de l’ostéopathie des différentes nations concernées, l’OMS a publié en 2021 un référentiel de l’ostéopathie.

L’ostéopathie y est définie comme suit :

« L’ostéopathie (également dénommée médecine ostéopathique) repose sur l’utilisation du contact manuel pour le diagnostic et le traitement. Elle prend en compte les relations entre le corps, l’esprit, la raison, la santé et la maladie. Elle place l’accent sur l’intégrité structurelle et fonctionnelle du corps et la tendance intrinsèque de l’organisme à s’auto-guérir.

Les ostéopathes utilisent leur connaissance des relations entre la structure et la fonction pour optimiser les capacités du corps à s’auto-réguler et à s’auto-guérir. Cette approche holistique de la prise en charge du patient est fondée sur le concept que l’être humain constitue une unité fonctionnelle dynamique, dans laquelle toutes les parties sont reliées entre elles. »

Les ostéopathes utilisent une grande variété de techniques thérapeutiques manuelles pour améliorer les fonctions physiologiques et/ou soutenir l’homéostasie altérées par des dysfonctions somatiques (les structures du corps), c’est à dire une altération ou une dégradation de la fonction des composantes concernées du système somatique : les structures squelettiques, articulaires, et myofasciales, ainsi que les éléments vasculaires, lymphatiques et neurologiques corrélés. 

L’ostéopathie, définition selon l’Organisme Mondial de la Santé

Les 4 grands principes de l’ostéopathie

La pratique de l’ostéopathie repose sur 4 piliers fondamentaux.

• La structure gouverne la fonction : Ce principe, très biomécanique, s’établit dans le cadre d’une inter dépendance structure – fonction s’appuyant sur la notion fondamentale de globalité. « Une entité organique fonctionne correctement si sa situation dans un espace tridimensionnel et ses paramètres de mobilité sont normaux». Autrement dit, la déformation de la structure globale, sa posture, limitera la capacité fonctionnelle de l’individu. De même que les changements aux structures d’un organe diminueront sa fonction. La fonctionnalité de l’individu et de ses constituants dépend de la qualité des structures qui le compose. Pour être fonctionnelles, les structures du corps doivent être libres de contraintes.

• L’unité du corps humain : Le corps humain est un tout. Il concentre os, articulations, muscles, fascias, vascularisation et innervation. Par interrelation, l’atteinte de l’un de ces éléments entraîne des perturbations sur l’ensemble des autres parties.

• La loi de l’artère : La libre circulation du sang assure l’intégrité des systèmes de l’organisme et garantit ainsi l’homéostasie.

• La capacité d’auto guérison : Le corps a compétence pour élaborer et fabriquer ses propres substances pour lutter contre les maladies et les troubles toxémiques, cela dans un espace environnemental cohérent. Les principes d’adaptation et d’immunité corporelle dépendent de l’intégrité des mécaniques du corps.

L’objectif final étant de redonner de la mobilité, de faire bouger, de faire vivre.

« La vie, c’est le mouvement. »

Andrew Taylor Still, le fondateur de l’ostéopathie

En claire, qu’est ce que cela veut dire?

Voici, une définition « vulgarisée » de ce qu’est l’ostéopathie. Afin que tout un chacun en comprenne les enjeux.

L’ostéopathie est un métier manuel, et sa pratique nécessite des connaissances anatomiques et physiologiques. L’objectif de cette pratique sera d’aider le corps a maintenir/retrouver l’équilibre nécessaire à son bon fonctionnement. Le praticien peut avoir une action sur les différentes couches constituant l’organisme : musculo cutanée, fasciale, osseuses, liquidiennes… etc.

Et oui ! Contrairement à la croyance populaire, l’ostéopathie ne se résume donc pas à « faire craquer les os » !

L’un des fondements de l’ostéopathie est de considérer le corps dans son ensemble, comme une unité. L’ostéopathe analysera les relations entre les différentes structures tissulaires, articulaires viscérales… Car elles sont toutes liées, interagissent entre elles, et ont leur propre fonction. Dès qu’une structure du corps présente une perturbation dans son fonctionnement, cela retentit sur le fonctionnement de structures situées à proximité ou à distance.

Les fondements sur lesquels reposent l’ostéopathie sont applicables à l’humain, mais également, à l’ensemble du monde animal. Y compris nos compagnons à 4 pattes.

Application au monde canin

Tout comme nous, nos chiens peuvent souffrir de dysfonctionnements organiques, aboutissant au développement d’une simple gêne à une pathologie sévère.

Le chien en pleine croissance, le chien sportif, le chien maladroit, le chien senior… Tous sont des sujets potentiels pour l’ostéopathie.

D’autant plus qu’avec les avancées scientifiques, nos animaux voient leur espérance de vie croître, mais avec, nombre de pathologies liées à l’âge et au vieillissement tissulaire sont observés chez eux. Principalement les affections musculo squelettiques : douleurs musculaires, arthrose, dégénérescence neuro musculaire, troubles métaboliques…

Sans prétendre outrepasser les prérogatives du vétérinaire, l’ostéopathie canine pourra s’avérer être un bon adjuvant à certains traitements préconisés par ce dernier, pourra soulager votre compagnon là où parfois, le champ d’action de votre vétérinaire sera limité (intolérance médicamenteuse, défaut postural, douleur…), et encore mieux pourra, peut être bien, lorsque le suivi se fait correctement, prévenir certains problèmes de santé (notamment des pathologies liées au système musculo tendineux).

Ainsi, au cours de mes années de pratique en tant qu’éducatrice canine, j’ai pu rencontrer des humains faisant appel à un ostéopathe canin pour :

• Un suivi post opératoire à court, moyen et long terme
• Un suivi post traumatique (entorse, choc, chute…)
• L’accompagnement du chien sportif (agility, fly ball, troupeau, cani cross, cani vtt…)
• le traitement de troubles locomoteurs, principalement les boiteries
• Le traitement de troubles digestifs, de troubles de la déglutition…
• la lutte contre les effets de pathologies ostéo articulaires comme la dysplasie de hanche, des coudes…
• La lutte contre les effets du vieillissement articulaire (enraidissement articulaire, arthrose, raideurs musculaires…)
• la recherche du bien être et de l’apaisement de l’animal
• Et la liste est encore bien longue…

En conclusion…

Ainsi, loin du phénomène de mode, l’ostéopathie animalière est un outil précieux de préservation de la santé et du bien être de votre compagnon canin. Et heureusement pour nous, il se démocratise de plus en plus.

Il serait donc dommage de l’ignorer et de s’en priver. Après il faudra veiller à trouver le bon praticien, qui respectera votre chien, son individualité, et son bien être. Les séances d’ostéopathie doivent être un temps de qualité pour votre compagnon.

N’hésitez pas à demander l’avis de votre vétérinaire en fonction de la problématique rencontré avec votre chien !

Pour aller plus loin…

Pour plus d’informations sur l’ostéopathie animalière, je vous invite à suivre le compte instagram de Mathilde Chalut Natal  :

https://www.instagram.com/mathilde_osteo/

Partage d’expérience, podcasts, interviews… Vous y trouverez un grand nombres de réponses à vos questions sur le sujet, ainsi qu’une excellente praticienne pour ceux qui ont la chance d’être proche de son secteur d’activité!