Découvertes

Rendez vous en terre animale… A la rencontre des loups!

Une journée inoubliable!

Coucou la meute ! Dans cet article je tenais absolument à vous faire partager l’expérience incroyable que j’ai vécue fin Août!

Muriel Bec en pleine action avec un renard.
Photo extraite d’un article du journal « La République », sept 2016

Je me suis rendue à Sury aux Bois, pour pénétrer dans le domaine de Muriel BEC et de son équipe, « en terre animale ». Pour ceux qui ne la connaissent pas, Muriel est une « dresseuse » d’animaux. Elle brille dans son domaine et travaille avec une multitude d’espèces qu’elle soit domestique ou sauvage. Elle forme régulièrement les animaux que vous regardez au cinéma avec votre paquet de pop-corn.

Elle affiche une très longue expérience, et puisqu’à L’agence Tous chiens, nous n’avons pas la science infuse, j’ai pour objectif d’observer et de découvrir son travail. Certains admirent acteurs et actrices et courent après les autographes et autres photos. A l’Agence Tous Chiens, c’est un autre état d’esprit, nous préférons côtoyer les vraies stars, celles qui sont à becs, à plumes, à poils courts et longs, à griffes et à cornes. Bref, celles qui bossent vraiment et qui ne prennent pas la grosse tête (enfin pas toutes). J’ai ainsi pu rencontrer lors de ma visite tout un panel d’animaux allant du rat, à la biche et au sanglier, en passant par le raton laveur, le perroquet, l’aigle, le renard, le koati, la panthère, le lynx, le dromadaire, le corbeau… Et il y en a encore plein d’autres ! Et surtout, l’objet de mon amour inconditionnel, l’ancêtre de Futé, le cousin de Lovely, un animal féérique pour les uns, terrifiant pour les autres, j’ai nommé : Canis Lupus. Autrement dit « Le Loup ». Et oui ! L’amoureuse lupoïde que je suis n’a pas résisté à l’opportunité de côtoyer ce grand prédateur d’un peu plus près…

Pourtant j’avais tout de même quelques appréhensions en venant… Comment sont « traités » des animaux sauvages pour le cinéma ? Quelles sont leurs conditions de vie ? Comment sont-ils dressés ?

Muriel Bec et « Lulu » le cerf. Photo tirée du site « La République du centre », oct 2017

Car j’aime à penser que la méthode C4 de l’Agence Tous Chiens, communication, confiance, complicité, avec du c’est drôle peut être appliquée à tout travail avec les animaux… Avec les précautions de sécurité nécessaires lorsque le partenaire que l’on a en face de nous n’est plus un animal domestique mais sauvage! Avec ses caractéristiques, son instinct, sa perception des choses… Et la dangerosité qu’il représente. Donc au-delà de la rencontre, j’ai hâte de voir comment les entraînements se déroulent !

Impatiente, j’arrive, à 9h30 sur le site. Pourtant, de l’extérieur, impossible de deviner ce qu’il s’y cache. Quelques mètres après un discret portail, l’accueil est chaleureux avec un bon petit déjeuner et Jean Yves, notre guide pour la journée, qui fait en sorte que tout le monde se sente à l’aise.

Je regarde autour de moi : ici que des passionnés des loups, de tout âge, qui réalisent leur rêve. Notre groupe reste très sage, sans trop questionner notre hôte… Sans doute sujet à une certaine impatience… Tout comme moi (Oui, je l’ai déjà dit, mais je le dis deux fois car j’étais très impatiente). Puis Muriel arrive ! Un petit gabarit, mais une aura et un bagou qui en imposent. Elle se présente à nous et explique la genèse de ce projet : ouvrir le privilège de la rencontre avec les loups à d’autres qu’aux professionnels du cinéma. Permettre à tout à chacun de s’approcher de cet animal légendaire. Mais aussi d’éduquer les consciences, de protéger les animaux, d’accompagner certains professionnels à mieux protéger la faune… Il me faudrait tout un livre pour résumer son travail. En réalité il s’agit à mon sens d’un projet subversif et hautement humaniste. Je la remercie intérieurement… Car même si mon travail auprès des chiens et maintenant des chiens loups me comble et m’apprend beaucoup, mon activité ne me permet pas de côtoyer canis lupus, celui qui me fascine depuis toute petite…

Puis la célèbre dresseuse nous parle de son travail, de sa méthode, de ses expériences… Des mots, des phrases me parlent « renforcement positif », faire en sorte de « donner envie à l’animal d’avoir envie de faire », le mot « dresseuse » qu’elle n’apprécie pas tellement pour décrire son travail… Je sens la passion qui l’anime et me réconforte de me retrouver dans sa manière d’approcher les animaux. Le respect qu’elle témoigne pour toutes ces bêtes à poils, à plumes qui deviennent ses collègues de travail… Une part de moi l’envie… Et je m’imagine quelques instants dans la peau d’une dresseuse moi aussi.

Ca y est… L’heure du rendez avec les loups arrive

Puis nous rentrons dans le vif du sujet : la rencontre avec une meute de 3 loups et d’un chien loup tchécoslovaque. Les règles de sécurité sont énumérées plusieurs fois et un groupe de plusieurs soigneurs vient nous encadrer pour s’assurer que tous suivent les consignes. Et nous voilà partis sur le territoire des loups.

Après avoir franchi plusieurs portes de sécurité nous pénétrons dans un vaste domaine de plusieurs hectares. Au bout de quelques mètres nous nous arrêtons, j’entends les talkies walkies des soigneurs et Jean Yves nous annonce « qu’ils vont arriver… s’ils le veulent ». J’écoute notre guide d’une oreille et mes yeux cherchent déjà la moindre trace d’un mouvement, une ombre à travers les bois qui pourraient se dégager de l’autre côté de l’étang qui me fait face. Leur domaine est superbe…

Les rois du domaine

Et là, quelques exclamations se font entendre et le groupe s’agite : la meute se dirige vers nous. Je peux voir distinctement le 1e loup faire le tour de l’étang, reconnaissable à sa démarche souple, feutrée… On a presque l’impression qu’il glisse sur le sol.

Jean Yves les appelle et c’est toute la meute qui vient à son encontre à coups de jappements, de léchouilles et de bousculades. « Ca casse le mythe du méchant loup et du dresseur » s’amuse t-il. Je reconnais les liens forts que peut tisser un chien loup avec son humain …

Ce n’est qu’après cet accueil que les loups se tournent vers nous, nous observent, s’approchent à quelques mètres. Leurs yeux nous scannent… Ce regard… Il est hypnotique et force le respect. Les soigneurs veillent à ce que les loups ne nous approchent pas trop près. Ils restent des animaux sauvages, malgré leur entraînement d’acteur et la sécurité est de mise.

Un magnifique prédateur…

Nous nous baladons ensuite dans le parc, et pouvons les observer autour de nous. Ils suivent le groupe tout en menant leur exploration de territoire. Le chien loup tchèque vient volontiers passer entre nous. Visiblement il a l’air de prendre un malin plaisir à se frotter à nous une fois son bain de boue terminé.

En les admirant je ne peux m’empêcher de constater la similitude de comportement entre ces loups et Lovely, ma chien loup de Saarloos. Je sais définitivement de quels ancêtres elle tient : se méfier mais se montrer curieux, s’enhardir pour ensuite s’éloigner de nouveau, décrire des cercles dans un sens puis dans l’autre, jauger les humainsLe code de conduite des loups s’applique au chien loup de saarloos, pour sûr ! Tant de points communs qui me font rendre conscience des différentes étapes du travail de sélection de l’Homme, parti du loup pour arriver au chien domestique totalement dépendant que nous connaissons aujourd’hui. Et entre ces 2 là, se trouve le chien loup que l’Homme est venu recréer pour combler ses envies. Ni chien, ni loup, il a son propre univers. Mélange subtil du lupin et du canin.

Ni chien, ni loup… Mais certainement une race récente qui a besoin d’être accompagnée avec précautions

Entendez moi bien, je ne suis pas du tout en train de dire que ma chienne est un loup ! Mais en contemplant ses ancêtres et en constatant leurs points communs, on ne peut que comprendre la nécessité de travailler différemment avec un représentant de sa race!

De véritables acteurs de cinéma!

Un bel exemple de travail au clicker avec les loups! Avec une statique sur une marque au sol

Et tandis que les soigneurs continuent de veiller aux respects des consignes de sécurité nous assistons à quelques démonstrations d’exercices, nécessaires pour que ces acteurs à 4 pattes remplissent le rôle qu’on leur donne que trop souvent dans les films : le grand prédateur à la poursuite de sa proie humaine !

Les exercices sont réussis mais on peut voir que chaque individu a sa personnalité, qu’un animal reste un animal et quand il a la flemme… Il va a son rythme ! Je remercie le loup Hadès pour cette parfaite démonstration de nonchalance lors de l’entraînement face au public que nous étions ! Là encore, il me fait penser à ma petite saarloosette : « Je fais si j’en ai envie, et là… bah nan ! ».

La découverte du site

La dernière partie de l’activité consiste en la visite des infrastructures et la découverte de la multitude des pensionnaires du site. Chacun ayant ou allant jouer devant la caméra. Je ne pensais voir autant de stars réunies au même endroit.

Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, ce sont des centaines d’acteurs, de toutes espèces qui se montrent sous nos yeux. Nous pouvons les observer de près, dans leurs loges. Alors que la plupart se contente de nous ignorer on ne peut que constater que chaque animal reconnaît parfaitement Jean Yves et les autres soigneurs. C’est toujours impressionant de voir une panthère noire se comporter comme un chaton quémandant des gratouilles aux barreaux… Mais quand je la vois s’étirer en baillant, crocs et griffes sortis, ces armes de tueuse me rappellent que ce sont bien des animaux sauvages en face de moi, apprivoisés certes, mais qui doivent nécessiter d’infinies précautions lorsque l’on travaille avec eux… Comme s’il entendait mes pensées, Jean Yves nous explique à quel point le travail avec les fauves est subtile et ne laisse pas de marges d’erreurs…

Je profite de la visite et essaye de remplir mon cerveau d’un maximum d’images… Il est tellement rare de pouvoir voir un lynx, un raton laveur et même une biche de si près… Les animaux sont vraiment magnifiques et mon respect pour eux ne fait que s’accroître davantage au fil de la visite…

Et nous voici à la fin de cette 1ère demi  journée… J’imagine volontiers ce que cela serait de travailler ici ! Pendant la pause déjeuner je m’étends dans l’herbe au soleil et je rêve quelques instants que je suis en train d’entraîner les loups… Puis les paroles d’Antoine, un soigneur avec qui j’ai pu discuter résonnent dans ma tête « Ce n’est pas un travail mais une vie, nous sommes 7 jours sur 7 avec les animaux. Ici ou en voyage pour les tournages… Il n’y a pas d’horaires de bureau avec des congés à poser»Oui, avoir le privilège de travailler auprès de ces acteurs si particuliers, nécessitent des sacrifices

2ème rendez vous de la journée : les 7 mini stars lupines nous attendent…

L’heure de notre seconde expérience arrive… J’ai hâte… Certains membres du groupes du matin sont restés, et de nouveaux arrivants sont venus compléter notre troupe. Même protocole de présentation pour Jean Yves puis destination le parc, afin cette fois-ci, de rencontrer une meute de 7 louveteaux, accompagnées de 2 chiots. Ils sont âgés de 4 mois…

Jean Yves nous avertit que c’est l’une des 1ères fois qu’ils sont lâchés dans le parc. Il nous rappelle bien qu’ « ils sont en phase de socialisation donc si vous les trouvez un peu trop entreprenants avec vos lacets ou le bout de votre jean n’hésitez pas à nous appeler pour venir vous aider. Sinon il suffit de les reprendre gentiment. »

Nous franchissons à nouveau les portes de sécurité, avec un petit air de Jurassik Park… Là encore j’entends les grésillements des talkies walkies et j’attends, encore plus impatiente que ce matin! J’espère au fond de moi qu’ils seront assez à l’aise pour nous approcher. Surtout que cette fois ci, les contacts avec les « bébés » sont autorisés.

Papouille Time!

Et quelques secondes plus tard, c’est une petite meute de louveteaux que nous voyons trottiner vers nous. Pas d’approche directe pour la plupart, mais les plus téméraires s’approchent volontiers pour se faire caresser ! Je suis aux anges ! L’un d’entre eux se met sur le dos à côté de moi et je le gratouille avec toute la tendresse possible. Je savoure chaque seconde de cet instant unique… Je suis en train de caresser un louveteau ! Mon cœur fait des bonds dans ma poitrine. Puis mon compagnon de quelques instants m’abandonne pour vaquer à ses occupations. Pour lui je n’ai rien d’exceptionnel! Contrairement à lui, pour moi…

Le fameux étang, aussi bien apprécié des grands que des petits!

Notre groupe poursuit sa balade à travers le territoire des loups. Chacun profitant du courage de l’un ou l’autre des louveteaux pour voler un moment privilégié avec lui… Ils tournent et virent autour de nous, tantôt curieux, tantôt nous ignorant totalement… Après tout il y a tout un terrain à explorer, de bonnes odeurs, de bons morceaux de branches à grignoter, une marre dans laquelle patauger… Il est toujours attendrissant d’observer l’innocence de la jeunesse. Encore patauds, testant leur force, leur aptitude à jouer, se battre, sauter, nager…

La promenade dure une petite heure puis il est temps que les stars en herbe regagnent leurs loges. Un bon repas les attend. Les petits gloutons engouffrent la viande à pleine vitesse. Là encore, les tempéraments individuels se font sentir. Après tout « la bouffe c’est sacré ». Alors que l’un préfère s’éloigner avec son butin, un autre montre les crocs à ses frères pour défendre son bien. La hiérarchie au sein de la meute se fait naturellement.

« Mon » collier noir

Evidemment après une bonne balade et un bon gueuleton… Quand on est encore un tout jeune loup, on a besoin de faire une grosse sieste. Pour le plus grand plaisir de ses visiteurs ! Emportés dans les bras de Morphée certains louveteaux viennent se caler près de nous pour profiter des caresses largement distribuées par toutes ses petites mains humaines.

Aux anges…
Mes 2 amoureux de l’après midi…

Là encore, un rêve éveillé ! Deux louveteaux, collier noir et collier rouge, viennent à ma rencontre. Le « noir » se blottit contre moi et se laisse tomber dans mes bras. Je le suis bien volontiers, allongée dans l’herbe… Bien trop contente de recevoir calîns et même léchouilles de ce magnifique petit loup. Collier rouge nous rejoint, sous les grognements mécontents de son frère, qui visiblement, n’a aucune envie de partager les caresses que je distribue allègrement. Après une petite mise au point entre frangins les deux restent auprès de moi…

J’aurai pu rester là encore des heures mais malheureusement il faut bien rentrer ! Jean Yves sonne la fin de la récré et c’est à contre cœur que nous quittons l’enclos…

Fin de la journée… Et quelle journée!

Que retenir de cette expérience?… Beaucoup d’émotions, des rencontres qui resteront gravées dans ma mémoire… Un groupe de professionnels attentifs aux besoins de leurs animaux et totalement disponibles pour répondre à nos questions! Bref à faire et refaire sans hésiter!

Et d’un point de vue plus personnel, cela me conforte dans mon envie de travailler le plus possible avec les animaux, de tenter de les comprendre, et de créer du lien avec eux! Sans aucun doute, je reviendrai rendre visite à l’équipe de Muriel Bec! Pour le plaisir de côtoyer leurs acteurs mais aussi dans le but d’en apprendre davantage je l’espère!

« En terre animale » est une expérience unique que vous ne pourrez vivre que là-bas. A ma connaissance, aucune structure en Europe ne propose une telle opportunité de côtoyer des animaux sauvages. Sachez également que d’autres activités que la rencontre avec les loups vous sont proposées! Pour en savoir plus n’hésitez à aller voir directement leur site:

https://www.rdv-terreanimale.fr/

A bientôt la meute!!!

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